Histoire

Focus sur l’animation russe !



Le cinéma soviétique était au début du XXe siècle, l’un des plus vivaces au monde. L’ animation y tenait déjà un rôle important, marqué par une originalité et un constant désir d’ explorer des supports et moyens d’ expression nouveaux. Cette chronique est là pour vous éclairer et vous donner envie de découvrir un cinéma relativement ignoré du grand public occidental !

 

 

Quelques films d’animation sortent dans les années 20, mais ce n’est qu’en 1936 qu’est fondé le studio de dessins animés soviétiques Soiouzmoultfilm, treize ans après The Walt Disney Company.

Soiouzmoultfilm deviendra le premier studio soviétique en nombre de courts et longs métrages produits, et ce, jusqu’à l’éclatement de l’URSS en 1989-1991.

 

Ce studio soviétique a bénéficié de moyens considérables, tant sur le plan humain que financier, et a développé une grande diversité de techniques. Les productions des studios visaient à l’universalité pour atteindre le public le plus large possible. La qualité artistique des réalisations, qui reposait sur la notion d’auteur et de style a contribué à cette réussite.

 

 

 

Dès 1910, le premier film d’animation en russe  La Belle Lucanide  de Ladislas Starevitch, est tourné en utilisant des scarabées comme acteurs principaux,  mis en mouvement et tenus par des fils. Une réalisation atypique et un support unique, dans la tradition du dessin animé et de l’animation en Russie, depuis les origines.

 

Entre les années 30 et 50, l’animation soviétique revient dans une voie  « classique », très proche du style Walt Disney. L’influence du réalisme socialiste y est pour beaucoup, avec un caractère innovant et expérimental de l’ animation.

 

Pendant que Disney  et consorts réduisaient les contes et légendes du monde, a un simplisme maximum, l’URSS, elle, produisait des longs-métrages d’ animation largement comparables en terme de finition des images, mais aux antipodes en matière de contenu.

 

Par ailleurs, l’animation de propagande ou éducative y côtoyait des films basés sur les mythes populaires russes.

Les styles et les techniques d’animation russes sont aussi très variés. Parmi les techniques utilisées, on trouve entre autres :

Des dessins classiques proches du style de Disney, ou au style plus personnel selon les réalisateurs. Dans Le Hérisson dans le brouillard, l’auteur utilise et filme des planches de dessins qu’il fait coulisser, à la manière des décors de théâtre.

Des peintures animées, extraordinaires chefs-d’œuvre d’ animation, des courts-métrages réalisés en peinture à l’huile.

Des marionnettes, en volume ou à plat, et utilisant divers matériaux, notamment la pâte à modeler-la plastiline.

 

 

Dans les années 60, beaucoup de films sont tirés de contes de la culture populaire slave ou renvoient à des légendes d’Europe de l’est comme La Reine des neiges de 1957 de Lev Atamanov (récompensé à Venise, Cannes et Londres), ou Les Cygnes sauvages de Vera Tsekhanovskaia de 1962 adapté d’un conte d’ Andersen.

Toujours positifs, quelquefois naïfs, les dessins animés russes sont un mélange de leçon de civilité (éducation civique et sociale) et de psychologie ; destinés à inculquer aux plus jeunes la confiance, à leur enseigner des règles de vie en communauté en fustigeant l’ égoïsme, la violence, l’ arrogance et en encourageant la responsabilité, la bonté et l’ amitié.

 

 

Made in Russia ?

 

Un exemple d’invention ayant contribué au cinéma d’animation nous vient de Russie.

 

Alexandre Alexeïeff est un réalisateur français d’origine russe. Il est né le 5 août 1901 à Kazan, en Russie invente en 1931, avec son épouse, Claire Parker, le procédé de l’écran d’épingles, qui consiste en une planche d’un mètre trente sur un mètre sur laquelle sont disposées des centaines de milliers d’épingles. Selon la profondeur de leur pénétration et l’éclairage, ces épingles forment des tableaux différents grâce aux nuances de gris résultant de chaque modification, et une photographie est prise à chacun de ces changements. Les images ainsi obtenues donnent lieu à une séquence animée

 

 

Parmi les quelques auteurs particulièrement reconnus et leurs œuvres emblématiques, on peut citer:

Youri Norstein et son très primé Le Conte des contes (1979)

Lev Atamanov avec La Reine des neiges (1957)

Garri Bardine et ses films en plastiline : Le Loup gris et le Petit Chaperon rouge (1990), Le Chat botté (1995), La Nounou (1997), La Nounou et les pirates (2002), La Nounou 3 : la famille s’agrandit (2005).

 

 

 

Peu de films ou de séries soviétiques connaîtront une audience internationale. Leur sort sera plutôt de tomber dans l’ oubli.

Mais heureusement le distributeur Malavida  va permettre de faire revivre  cette richesse cinématographique !

 

 

Dans le cadre du Label +CinéJunior , nous accompagnerons cette année, un nouveau programme somptueux et envoûtant en papier découpé et en rotoscopie, par deux maîtres de l’animation soviétique. De la taïga à la jungle, deux magnifiques incarnations de la force de l’amitié face à l’adversité.

 

 

L’Antilope d’Or de Lev Atamanov, (1954)

La renarde et le lièvre de Iouri Norstein, (1973)

 

 

Pour prolonger ces séances, un atelier vous sera proposés en lien avec le programme, un jeux de mémoire ainsi qu’un quizz interactif  !

 

Plus d’informations sur l’atelier et le Label CinéJunior ici

 

 

 

 

 

©Malavida