Histoire
janvier 16, 2023

La chronologie des médias, c’est quoi ?



 

 

Cela n’aura échappé à personne qu’après sa sortie au cinéma, il faut attendre un certain temps avant de retrouver un film en DVD ou à la télévision. Une règle a été instaurée en ce sens en 1980, afin de limiter la baisse de fréquentation des salles de cinéma à la suite de l’apparition de la télévision dans les années 1960. Mais avec la multiplication des chaînes de télévision, et la grande place qu’ont pris les plateformes de streaming, le cinéma français craint un public de plus en plus absent des salles obscures.

 

 

 

Ainsi fut instauré cette fameuse règle qui régit l’ordre et le délai d’exploitation d’une oeuvre cinématographique sur différentes plateformes, dès sa sortie en salle. Même si on le retrouve dans plusieurs pays, ce dispositif reste drastique et implacable en France. Cependant, avec l’arrivée des plateformes de SVOD*, la chronologie des médias se retrouve aujourd’hui dans le viseur de ces nouveaux diffuseurs. C’est ce que l’on va aborder aujourd’hui dans cette chronique et voir plus en détail pourquoi, ce système réglementaire est important pour la pérennité de la production cinématographique française.

 

 

Un film qui sort en salle peut profiter d’une exclusivité de 4 mois – 3 mois si le film a enregistré moins de 100 000 entrées en 4 semaines – à l’issue de laquelle s’ouvre la fenêtre de la vidéo à la demande à l’acte (VOD) et de l’édition physique (DVD et Blu-ray). Pour la suite, les délais varient en fonction des engagements de chacun dans la création, avec une première fenêtre à 6 mois, y compris pour les plateformes ayant conclu des accords, ces dernières bénéficiant désormais d’une fenêtre à 17 mois, sans condition.

Concernant les chaines de télévision payantes, les principaux acteurs comme OCS, ou Canal+,  possèdent plusieurs options de démarrage de leur fenêtre de diffusion. Ainsi, peut être diffusé un film sur ces chaînes :

– à partir de 6 mois en cas d’accord avec les organisations professionnelles du cinéma

– et à partir de 9 mois sans accord.

 

Pour les plateformes comme Netflix, Amazon Prime Video, Disney+ ou encore AppleTV+, elles peuvent diffuser un film sur leur plateforme dès le 17e mois à condition d’investir fortement dans la production qu’elle soit française ou étrangère.

 

 

Aujourd’hui, une exploitation à partir de 6 mois en cas d’accord, est possible à condition d’un engagement de préfinancement et de diffusion de films européens et en langue française, d’un engagement d’éditorialisation, mais aussi d’un engagement financier sur la base d’un minimum garanti. Et cela, tout en respectant la législation et le droit de la propriété intellectuelle. L’accord définit également le délai d’exclusivité.

 

Il est également possible d’exploiter un film à partir de 15 mois, si la plateforme respecte la législation et le droit de la propriété intellectuelle et a conclu un accord, elle ne peut excéder 7 mois d’exclusivité. C’est la position actuelle de Netflix, qui a en effet signé un accord de base avec les organisations professionnelles.

 

Enfin, une exploitation à partir de 17 mois peut se faire sans accord, mais ne doit pas excéder 5 mois d’exclusivité.

 

Vous l’aurez compris, en plus de protéger les sorties en salles et les différents supports de diffusion, cette chronologie des média s’engage à protéger la diversification des productions tricolores.

 

 

Alors est-il important d’avoir une chronologie des médias en France ? La réponse est oui. Car perdre les salles de cinéma c’est finalement perdre l’authenticité du 7ème art qui se vit d’abord en tant qu’expérience. Le cinéma est aussi une pratique sociale, puisqu’il vient créer des liens entre les personnes, et peut même être considéré comme un lieu de sociabilité. Enfin, les salles de cinéma permettent de faire du visionnage en salle une activité sociale, culturelle voire citoyenne.

 

 

Cinéma Public Val-de-Marne se propose ainsi de susciter et de développer les activités cinématographiques qui ont pour buts de faire vivre le cinéma en salle et d’en élargir la diffusion.

 

Les ateliers du label Ciné Junior + par exemple, permettent de faire découvrir au jeune public un trésor rempli de merveilles cinématographiques par des avant-premières, événements, animations, rencontres. Et tout ça, en salles !

 

 

Plus d’informations sur nos ateliers ici

 

 

SVOD: Subscription Video On Demand: plateforme de vidéo à la demande par abonnement comme Netflix, Disney+, Amazon Prime Video etc..

 

 

©Daniel Guerra